Exil heureux
Exilée, expatriée,
douloureux bienheureux
Sauve-qui-peut
Depuis ton départ tu as bien changé
On se demande qu’as-tu trouvé ?
Sur ce chemin peu commun
Où tes pas résonnent solides et sereins
J’ai suivi ma route, que veux-tu…
C’était la tempête autour de vous
Je suis partie sans dire au revoir
Avec mon sac à dos et mes rêves dans les mains
C’était le destin ?
Ce choix peu commun
Quitter cette terre ancienne
Et me diriger où le vent me mène
Affranchie de toute identité
Tu as mué
Peau neuve tu as fait
Au pays on ne reconnaît plus
Ce que je suis devenue
Je suis devenue toutes ces rencontres
Même celles qui avaient le vent contre
Elles étaient toutes désintéressées
sincères et débridées
En lâchant le connu
libre et sans retenu
Je n’ai pas peur de perdre
Je n’ai pas envie de gagner
Ce jeu là
Ne m’intéresse pas
J’ai tout donné
Ce à quoi on m’avait destinée
Je me découvre autre sans certitude
Ce passé m’a tant appris
Mais maintenant je vis libre et affranchie
J’ai lâché ces identités héritées
C’était permis ?
Je ne sais pas…j’ai osé franchir le pas
Mais tu ne pourras pas rester comme ça ?!?
On t’a rabâché, mais la liberté est ancrée presque inée
Mes racines sont en moi
Je les enlace à chaque pas
La mer est en moi
Où que je sois
Les frontières sont tracées sur les cartes
Mais en moi elles ne sont nulle part
Je ne saurais me sentir étranger
Même sur un bout de papier
De cet accent jaillit la diversité
Combien de fois l’adversité j’ai frôlé
Vous êtes d’où ?
Vous vivez ici ?
Vous êtes en vacances ?
Oui sans doute je suis éternellement en vacances mes pas vacillent et puis dansent
Sur une terre nommée étrangère
Mais qui dans mon cœur m’est si familière
C’est la magie difficile et majestueuse de l’exil
Retrouver chez soi
À des milliers de pas
De là où on criait papa
C’est la magie déchirante du voyage
Enlever son masque
Et découvrir son visage
Sans maquillage
C’est ça la magie des rencontres
Tendre la main
Et ressentir l’unité de l’être humain
Pas dans les grands discours
Mais en le vivant sur sa peau
Dans les jours heureux
et dans les jours douloureux
Traître pour qui le veut
Fidèle à soi-même jusqu’au bout des yeux
Sauve-qui-peut
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